Les fêtes de Noël sont synonymes de gourmandise et de partage, avec des tables souvent chargées de mets raffinés. Cependant, derrière cette abondance festive, un enjeu crucial se dessine : comment préserver les ressources marines tout en se régalant ? Rassurez-vous, il est tout à fait possible de déguster des produits de la mer de manière durable, en privilégiant les ressources locales et en explorant des alternatives savoureuses.
Consommer durable pour mieux préserver les ressources
Adopter une consommation durable de produits de la mer, c’est préserver les ressources marines en respectant leur capacité de régénération. Cela implique de choisir des espèces de saison, issues de pratiques de pêche et d’aquaculture responsables. Plusieurs sites, comme Mr GoodFish, sont des ressources précieuses pour identifier quels produits de la mer sont à privilégier selon les périodes, ainsi que leur provenance. En effet, opter pour un produit local réduit les distances de transport et garantit une meilleure fraîcheur. Cela permet aussi de soutenir l’économie locale, tout en étant souvent plus abordable qu’un produit importé.
Opter pour des alternatives locales
Certains produits phares des tables de fête, comme le saumon d’élevage de Norvège ou les crevettes roses d’Équateur, proviennent de très loin, et ont donc un impact environnemental élevé. Heureusement, des alternatives locales et tout aussi savoureuses existent :
- Les crevettes roses (31€/kg) peuvent être remplacées par des crevettes grises ou par des crevettes bouquets (18€/kg) pêchées sur les côtes bretonnes, une option fraîche, locale, et originale !
- Le saumon fumé (39€/kg) peut être échangé contre de la truite fumée d’élevage française (21€/kg), tout aussi festive et savoureuse, et beaucoup plus respectueuse de l’environnement.
Varier sa consommation pour mieux préserver
Pour mieux préserver les ressources marines et éviter la surconsommation ponctuelle pendant la période des fêtes, il est intéressant de varier sa consommation, notamment de coquillages. Bien que les coquilles Saint-Jacques soient un produit emblématique des repas de Noël, une trop forte demande peut exercer une pression sur les stocks disponibles. Pour limiter cet impact, vous pouvez vous tourner vers d’autres coquillages locaux et de saison, comme les praires, les coques ou les palourdes, qui sont tout aussi délicieuses, mais moins consommées. Si vous optez pour des coquilles Saint-Jacques, valoriser l’intégralité du coquillage plutôt que de se limiter à la noix afin d’éviter le gaspillage. Par exemple, la barbe est une partie souvent négligée, mais pourtant très nutritive. Elle est parfaite pour préparer des fumets, des bouillons ou des bisques pour parfumer vos plats. Dans une optique anti-gaspillage, même la coquille peut être réutilisée pour des présentations originales.
Les huîtres, également incontournables à Noël, sont des produits durables lorsqu’elles sont issues d’une production locale et responsable. Toutefois, il est important de bien adapter les portions pour éviter une surconsommation. Chaque année, des centaines de tonnes d’huîtres restent invendues ou non consommées après les fêtes. En planifiant mieux vos achats, vous contribuez à limiter la surproduction tout en savourant ce met délicat dans une juste mesure. De plus, bien que la plupart des huîtres sur le marché soient locales, certaines peuvent provenir de plus loin, comme d’Espagne ou d’Irlande. Il est important de vérifier leur origine avant d’acheter pour faire un choix responsable.
Tester des produits moins connus et tout aussi gourmands !
Envie de nouveauté ? Vous pouvez tester des produits moins connus !
- Le tacaud, un poisson blanc fin, qui se prête parfaitement à des plats gourmands. En plus d’être économique (environ 5€/kg), il constitue une excellente alternative au cabillaud et au colin que l’on retrouve notamment dans les accras ou les poissons panés.
- Les algues, fraîches ou déshydratées (environ 5€ le sachet de 50 grammes pour ces dernières), apportent une touche originale et riche en nutriments à vos assiettes. Les algues déshydratées, en plus de se conserver très bien, sont pratiques à utiliser tout au long de l’année. Vous pouvez les intégrer dans des tartinades, des tartares ou même des financiers en dessert pour surprendre vos convives.
Privilégier les achats en poissonnerie ou au marché
Pour garantir la fraîcheur et la qualité tout en soutenant l’économie locale, vous pouvez privilégier les poissonneries et les marchés. Ces points de vente travaillent directement avec des pêcheurs de la région, ce qui permet d’obtenir des produits issus de la criée et de valoriser les circuits courts.
Depuis 2013, les poissonniers ont l’obligation d’afficher plusieurs informations importantes sur les étiquettes des produits de la mer. Outre le nom de l’espèce et le prix, ces étiquettes vous permettent de connaître :
- La zone de pêche, qui indique l’origine géographique du produit. Pour le Finistère, privilégiez la zone 27 Atlantique Nord-Est et plus particulièrement les zones 27.VII (Manche et Mers Celtiques), et 27.VIII (Golfe de Gascogne) correspondant à des zones de pêche locale.
- La technique de pêche, qui renseigne sur la méthode utilisée, est essentielle pour évaluer les impacts environnementaux. Certaines techniques, comme les casiers ou les filets maillants, sont dites « dormantes », car elles capturent de manière passive les produits de la mer. Ce sont des méthodes plus sélectives et plus respectueuses de l’environnement. En revanche, d’autres techniques comme le chalutage de fond sont « actives » et impliquent un raclage du sol qui peut altérer les fonds marins. Si le produit de la mer est élevé, cette information sera également mentionnée.
Prendre le temps de lire ces étiquettes permet de consommer de manière responsable les produits locaux.
En adoptant ces réflexes simples, vous profitez des fêtes tout en préservant l’environnement maritime et en soutenant l’économie locale. Et pourquoi ne pas tester nos recettes de praires au céleri ou de grondin rouge pour un menu à la fois original, savoureux et durable ?
Découvrez le projet mené par l’association Aux Goûts Du Jour dans le Pays de Brest pour encourager la consommation durable et locale des produits de la mer, financé par la Région Bretagne et DLAL FEAMPA.